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Les nouvelles chroniques d'Annamel : vide, trop plein ?

Dernière mise à jour : 31 oct. 2021




Ma précédente chronique sur le vide fertile a mis en émoi nombre de mes lecteurs. L’une m’a trouvée « tristoune » l’autre, désenchantée , une troisième m’a félicitée pour mon « authenticité », une autre m’a sentie en instance de quelque chose…Chaque lecteur, lecteur de lui-même ?

Ça rend humble l’écriture.

Le lendemain même de l’envoi de ma dernière newsletter dans laquelle je déplorais la faible productivité de mon potager, j’ai trouvé dans ce même potager, bien cachés sous de grosses feuilles, cinq melons en devenir. Rigolards. Plus loin, vraiment de l’autre côté de notre immense jardin, complètement à l’opposé du potager, un autre melon a décidé de pousser sans qu’on ne lui ait rien demandé. Un melon solitaire et malicieux. Bien sucré. Bien vivant. Ça rend humble, un potager…


Ce même jour, après un an de traversée du désert sans le moindre devis, une jolie commande de cocktail est tombée. Une commande simple avec une cliente pas compliquée qui recevait 26 cousins et ne voulait pas trop se fatiguer à cuisiner. Depuis ça frémit. Quelques coups de fil par des cheminements improbables, du repas pour 7 personnes au mariage pour 120 personnes. Quelques devis. La vie reprend ?

Ça rend humble, l’entrepreneuriat…


Quelques jours plus tard, mon petit Boubou en stage d’immersion chez sa grand-mère. Fi des petits pots industriels, je lui cuisine, des boulettes de bœuf, des légumes bio, des herbes fraîches du jardin, des fruits de saison. Du haut de ses 18 mois, il jette un coup d’œil rapide sur mes préparations maison et se détourne avec un non définitif. Je termine les cinq jours avec force pain, yaourt grec et banane, affreusement culpabilisée des 500 grammes qu’il a dû immanquablement perdre en restant chez nous.

Ça rend humble d’être grand mère…


Ça fait plusieurs fois que je tente sans succès de reprendre des études universitaires en Lettres ou Écriture. Comme pour réparer une vocation manquée. Si tout s’était passé comme prévu, je n’aurais jamais dû être banquière. Un malheureux 1/20 à l’oral du Capes d’anglais a déclenché une sortie de route vertigineuse en 1984 et la vie s’est chargée du reste. Comme Swann, et dire que …pour une vie qui n’était pas mon genre ?

Cette fois-ci, j’ai été admise dans deux formations, l’une pour devenir animatrice d’ateliers d’écriture (proposer des stages « écrire et cuisiner » dans ma belle maison du Luberon c’est une bonne idée de diversification, non ?) et l’autre en Master de Littérature Jeunesse (« candidature atypique mais mûre et engagée. La candidate présente un très beau projet de mémoire. Elle a une grande capacité d’adaptation et peut apporter un plus à la formation »). Mûre ?

Ça rend humble d’être …vieux ?


À suivre…






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